A la une L’éducation des jeunes est une préoccupation majeure de l’Eglise. (1)

Le Cardinal Maurice E.Piat nous en parle dans son entrevue dans le journal « Le Mauricien » en date du dimanche 2 septembre 2018.

Au niveau de cette préoccupation internationale qu’est l’éducation, quels sont les premiers résultats du programme Kleopas ?

– Notre équipe a repris, d’une manière très valable, je crois, la gouvernance des écoles catholiques et cela commence à porter ses fruits. Nous préparons la formation pédagogique de nos enseignants pour des situations difficiles. La pédagogie pour faire passer les examens, ça on connaît, mais il faut revoir ce qui se fait dans les écoles qu’on appelait naguère prévoc et où 50 % des enfants qui font leur entrée dans le secondaire ne savaient ni lire ni écrire. Quand je demande aux enseignants ce qu’ils font pour ces cas, ils me répondent qu’ils suivent le programme qui est basé sur la capacité de l’enfant de savoir lire, écrire et compter. Il faut faire autre chose, innover. Au collège Lorette de Port-Louis, on procède à un test au début de l’année et celles qui ne savent pas lire suivent un cours d’alphabétisation pour pouvoir suivre la classe. C’est ce qu’il faut faire au lieu de suivre le programme officiel !

Est-ce que le programme Kleopas s’insère dans le nine year schooling, qui suscite encore beaucoup de critiques ?

– Pour moi, ce qui est positif c’est qu’à la fin de ces neuf ans d’école, l’élève peut choisir un enseignement technique, qui heureusement n’est plus considéré comme son dernier choix. Nous voulons développer l’école technique, mais nous nous rendons compte que la PSSA ne finance pas totalement les écoles techniques, mais celles dites traditionnelles. Je ne comprends pas pourquoi dans ce pays qui a besoin d’ouvriers qualifiés on ne dispense pas la formation technique au même titre que l’enseignement littéraire. Ce n’est pas normal. Allons plus loin : une des ambitions de nos différents gouvernements est de développer l’industrie océanique, mais pourquoi est-ce qu’on ne développe pas l’industrie de la pêche en créant des écoles de formation en collaboration avec celles qui existent à l’étranger ? Cela permettrait aux marins de sortir de l’exploitation industrielle qu’ils doivent subir sur les bateaux de pêche étrangers autorisés à pêcher dans nos eaux. Ces questions-là ne semblent pas faire partie des soucis de nos décideurs. Il ne suffit pas d’avoir des programmes et des projets, il faut encore une vision d’ensemble qui reposerait sur la valorisation de la personne dans toutes les sphères de l’activité.

 

Source: Le Mauricien